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Publié par Auteur:Joel Simond

Joseph-Louis Sanguet naquit, le 8 Juillet 1848 à Aigueblanche dans la Savoie, dans ce pays qui a fourni tant d'hommes au jugement sain et au coeur bien trempé.

De bonne heure, M. Sanguet manifesta des dispositions pour tout ce qui touche à la géométrie.

A 15 ans, il suivait dans son pays natal, en s'y intéressant vivement, les travaux des arpenteurs locaux et, bientôt, devenait leur aide. Frappé alors des difficultés quasi-insurmontables, voir même des dangers que comporte l'usage de la chaîne d'arpenteur pour la mesure directe des longueurs dans les terrains coupés de gorges profondes, à parois abruptes, comme il en avait des exemples sous les yeux, le jeune Sanguet chercha si les quelques principes de géométrie qu'il avait acquis ne permettraient pas de trouver un procédé pour obtenir la longueur des lignes du terrain sans avoir à les parcourir. Il y réfléchit si bien qu'il ne tarda pas à découvrir le principe auquel on a donné depuis le nom d'auto-réduction et qui permet de déterminer, au moyen de simples visées sur une règle graduée ou mire, la longueur horizontale comprise entre deux points quelconques, c'est-à-dire l'élément même qui est nécessaire au géomètre pour construire le plan, calculer la superficie des champs, etc.

SMais il y a souvent loin de la découverte d'un principe théorique à sa réalisation pratique. Avec une ténacité et une ingéniosité rares à cet âge, M. Sanguet établit aussitôt le plan de son instrument qui était caractérisé par la substitution d'un procédé mécanique au procédé optique pour obtenir les deux visées nécessaires pour l'évaluation d'une longueur.

Dès le mois de Mars 1865, âgé alors de 17 ans et 1/2 à peine, il fit breveter l'appareil connu sous le nom de longimètre Sanguet. L'instrument fut construit la même année et présenté à Paris, à la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale.

M. Sanguet avait bien et complètement résolu l'utile problème qu'il s'était proposé, et dont la solution, d'après le professeur Francoeur, auteur d'un traité réputé de Géodésie et de Topographie, n'était qu'imparfaitement obtenue par des lunettes soit à fils micrimétriques, soit munies de prismes à double réfraction.

Le longimètre de 1865 présentait cependant des imperfections inévitables qui ont amené peu à peu M. Sanguet à introduire dans sa construction, tout en conservant toujours le principe de l'auto-réduction mécanique, des perfectionnements successifs dont l'aboutissement a été le très remarquable tachéomètre autoréducteur portant son nom, si apprécié aujourd'hui tant en France qu'à l'étranger. Parmi ces perfectionnements, il faut rappeler les dispositions si ingénieuses adoptées pour assurer le contrôle de toutes les mesures linéaires et angulaires fournies par l'instrument : dispositif à contrôles multiples des longueurs permettant, en outre, de vérifier les inclinaisons et de proportionner la portée de l'instrument à la précision que l'on se propose de réaliser ; dispositif des verniers complémentaires pour le contrôle des angles horizontaux ; déclinatoire perfectionné augmentant la précision de l'orientation, etc..

Préoccupé, comme on le verra, de l'extension aux travaux du cadastre de la méthode des coordonnées rectangulaires, M. Sanguet inventa, d'autre part, en 1872, et construisit en 187ô, un autre instrument véritablement surprenant, le coordinatomètre ; cet appareil fait lire directement sur une mire graduée verticale les distances de cette mire à deux plans rectangulaires verticaux passant par l'axe de l'instrument, c'est-à-dire les coordonnées cartésiennes mêmes du pied de la mire, et cela, sans que l'on ait à déterminer aucune valeur angulaire.

Ce coordinatomètre, exposé à Paris, en l878, fut acheté par l'Etat pour le Conservatoire national des Arts et Métiers.

En 1879, nouvelle invention : M. Sanguet conçoit, construit et expérimente le longi-altimètre. Cet instrument a l'aspect général d'un théodolite mais, au lieu de donner seulement les éléments nécessaires pour calculer les distances et les différences de niveau, il fournit directement et sans calculs les résultats cherchés au moyen de visées faites sur une mire horizontale. En particulier, on lit, sur cette mire, sa hauteur au-dessus de la station sans même connaître ni l'inclinaison de la visée ni sa longueur. Cet instrument est ainsi spécialement conçu pour lever les plans cotés et à courbes de niveau.

Tous les tachéomètres et les instruments similaires sonl d'un prix relativement élevé ; beaucoup de géomètres, désireux depuis longtemps d'expérimenter le procédé moderne de levé tachéométrique, auraient voulu pouvoir transformer leur outillage par l'adjonction à leurs cercles à lunette et à leurs niveaux d'un petit appareil léger et peu coûteux permettant la mesure optique des longueurs. M. Sanguet le leur apporta, en 1886, sous le nom de diastimomètre, c'est un simple prisme serti dans une garniture cylindrique qui s'adapte à volonté devant l'objectif de la lunette d'un instrument quelconque.

De plus, pour répondre à divers besoins spéciaux, M. Sanguet créa encore une alidade tachéométrique, une boussole topographique, une règle à calculs pour les géomètres topographes et d'autres accessoires variés (rapporteurs à échelles mobiles, abaques, etc. )

Enfin, pour faciliter les calculs des topographes, il calcula el publia ses excellentes tables trigonométriques centésimales, avec ses nombreuses annexes et sa notice, qui constitue un guide précieux pour la résolution de tous les problèmes que l'ingénieur topographe a journellement à traiter.

Toutes ces créations méritèrent successivement à l'inventeur-constructeur une médaille d'argent à l'Exposition de Paris en 1878, des médailles d'or à celles de Paris, en 1889 et en 1900, un diplôme d'honneur aux Expositions de Liège en 1905 et de Milan en 1906 : enfin, un Grand Prix à celle de Londres en 1908, Il fut membre du Jury aux Expositions de Turin, en 1911 et de Gand en 1913.

Membre du Conseil d' Administration du Syndicat patronal des constructeurs d'instruments de précisions et du comité français des expositions à l'étranger, sa parole et ses conseils y furent appréciés. ...

Source:

http://www.geo-anse.com/geo/Sanguet.htm

Joseph Louis Sanguet
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